25 avril 2010

Rue des cascades Salon du livre de Paris 2010 Ma petite visite VI

Après les considérations générales sur le salon du livre dans la première partie de cette série d'articles dédiés à mes promenades au Salon du livre 2010 de Paris, voici ma rencontre avec
Rue des Cascades 
 Rue des Cascades Marc Tomsin au Salon du livre 2010 Paris




Ici, à la Rue des Cascades éditions, c’est en solitaire que Marc Tomsin, petit éditeur parisien que je retrouve sous le chapiteau de l’Ile de France, publie essais, témoignages et fictions à raison de quelques titres par an. Il publie des textes singuliers qui lui sont chers comme si les publier était un acte d’amour, comme pour les préserver de l’oubli, un don qu’il nous fait, presque un acte militant.  A ces petits bijoux littéraires il ajoute un très grand soin quant à la qualité de la fabrication et ses livres sentent bon l’encre des imprimeries de tradition ancienne avec qui il travaille principalement, perpétuant ainsi ces Arts du Livre, auxquels il appartient, avec ces jolis petits livres en format de poche aux couvertures d’une conception exclusivement artistico- typographique.




Je l’entends encore me dire ‘tu vois ce livre c’est un texte fabuleux, fondamental, je l’ai lu quand j’étais jeune’ en parlant de Les jeux de l’amour et du langage de Jérôme Peignot(2009) c’est pour ça que j’ai eu envie de le publier et celui-ci c’est  un superbe roman sur Jules Bonnot En exil chez les hommes de Malcolm Menzies (2007)ou celui à paraître de ce fils d’exilé espagnol, Tomas Ibañez Fragments épars pour un anarchisme sans dogmes. " Je crois que l’on peut faire confiance à cet érudit qui se cache sous des airs desinvoltes, ami de ce situationiste humaniste Raoul Vaneigem  celui-là même qui disait avec un sourire espiègle lorque je l’ai connu  "on rasera tout…. sauf les cathédrales parce qu’elles sont magnifiques !"
La collection dédiée aux peuples du Mexique et d’Amérique, celle qui nous intéresse ici, se nomme « Les Livres de la jungle » dont les jolies couvertures tout en rouge et noir nous indiquent l’inspiration libertaire de ces pages, et une approche différente de celle apportée communément à ces sujets. 
En 2007 publication de :

Calendrier de la résistance du Sous-commandant insurgé Marcos 15 € 






Avec cet humour tantôt ironique, tantôt désabusé qui est le sien, sans pourtant jamais perdre de vue la terrible gravité du sujet, Marcos nous convie donc à faire ensemble l’état des lieux après la Marche de la couleur de la terre qui a tracé en 2001 une spirale de San Cristobal de Las Casas à Mexico : Oaxaca, Puebla, Veracruz, Tlaxcala, Guerrero… Onze États puis le District fédéral (Mexico) ont été auscultés par cette « Fragile Armada » : la délégation zapatiste qui souleva une immense mobilisation sociale et un espoir sans précédent pour les peuples amérindiens.Ce Calendrier de la résistance, écrit en février 2003, trouve sa conclusion dans un texte de juillet 2003, « Chiapas : la treizième stèle », qui étudie une étape essentielle de l’auto-organisation indienne, la création des Caracoles et des Conseils de bon gouvernement.
Axe de la résistance L'autonomie zapatiste de 



Raúl 



Ornelas Bernal 9 € 




Cet essai (écrit fin 2003 au Mexique et publié en 2004 en Argentine) de Raúl Ornelas Bernal éclaire et complète le Calendrier de la résistance. Donnant au processus social en cours au Chiapas, du soulèvement armé à la naissance des Caracoles, sa dimension historique dans la perspective ouverte par le mouvement paysan insurgé makhnoviste d’Ukraine et les collectivités agricoles d’Aragon, cette étude entreprend l’analyse de la pratique des communautés zapatistes et en constitue, en une centaine de pages, une excellente synthèse






Dans la dernière partie du livre, « L’Autre Campagne : hypothèse plébéienne », l’auteur donne une suite (écrite en avril 2007) à ses réflexions pour l’édition française de cet essai. Il analyse, sans s’interdire la critique, la nouvelle stratégie zapatiste hors du Chiapas, qui se met en place à partir de juin 2005, avec la « Sixième Déclaration de la forêt Lacandone », et avec l’Autre Campagne, mouvement social lancé par le « délégué Zéro » (Marcos) en janvier 2006. 












Raúl Ornelas Bernal, né le 29 avril 1962 à Mexico, a vécu cinq ans à Paris, où il a soutenu, en 2000, sa thèse de doctorat en économie mondiale à l’université Paris-X Nanterre. Il est chercheur en économie à l’Université nationale autonome de Mexico (UNAM).






En 2008 publication de:





Le rendez-vous de Vicam de Joani Hocquenghem 10 € 




À l’appel des zapatistes du Chiapas, du Congrès indigène du Mexique et de la communauté yaqui de Vícam se sont réunis pour s’écouter et se connaître, du 11 au 14 octobre 2007, près de six cents femmes et hommes, délégués de soixante-six peuples vivant dans douze pays du continent appelé Amérique par ses conquérants. 





Récits d’humiliation et d’exploitation, de résistance et de rébellion, toutes d’émotion et de dignité, leurs paroles ouvrent un chemin d’émancipation. 







Joani Hocquenghemné en 1949, a pris activement part au mouvement de 1968 à Paris. Écrivain, cinéaste et traducteur vivant au Mexique depuis 1975, il est l’auteur du Stade aztèque (Payot, 1994) et le coréalisateur de La Fragile Armada, documentaire, tourné en 2001 du Chiapas à Mexico, sur la Marche de la dignité indienne.










Témoin attentif et éclairé, il a recueilli pendant quatre jours, transcrit et enfin traduit les paroles des délégués amérindiens réunis à Vícam, dans le nord du Mexique, pour leur redonner vie et les inscrire dans la longue histoire de ces peuples qui résistent et prennent leur destin en main.






La Commune d’Oaxaca. Chroniques et considérations, de Georges Lapierre, précédé de  Vive la Commune !  par Raoul Vaneigem 12 €
Dans le sud du Mexique, " à Oaxaca, la désobéissance civile est très près de devenir un soulèvement populaire qui, loin de s’épuiser, grandit et se radicalise jour après jour. Le mouvement a cessé d’être une lutte traditionnelle de protestation et a commencé à se transformer en un embryon de gouvernement alternatif. Les institutions gouvernementales locales sont des coquilles qui se vident chaque jour plus de toute autorité, tandis que les assemblées populaires deviennent des instances dont émane un nouveau mandat politique. Les choses vont vite et l’exemple de la commune naissante d’Oaxaca est loin de se circonscrire à sa localité ". (La Jornada, 25 juillet 2006.)




Georges Lapierre, auteur du Mythe de la raison, arpente le Mexique depuis de longues années. Il a tenu sur place, à chaud, cette chronique de la Commune d’Oaxaca. Son récit s’accompagne de documents inédits, d’une chronologie et d’une réflexion sur la communalité des peuples indiens qui irrigue le mouvement de transformation sociale jusqu’au cœur de la ville.




Et le tout dernier paru en 2010 




Échos du Mexique indien et rebelle Alèssi Dell’Umbria Mars 2010 7 € 




Deux brefs essais écrits à l’automne 2009, « La guelaguetza d’Oaxaca » et « Les terres communales de Santa María Ostula », suivis du « Manifeste d’Ostula », proclamation en juin 2009 du Congrès national indigène du Mexique.











« Dans la guelaguetza indigène, la reconnaissance est fondée sur le caractère réciproque de l’offrande. Le don initial engage qui le reçoit : et le respect de cet engagement établit la reconnaissance. Dans la Guelaguetza gouvernementale, l’offrande n’appelle plus aucun don de retour : elle est purement représentée, elle n’est pas offrande à un autre mais à la foule anonyme des citoyens d’Oaxaca invitée par l’instance suprême, le gouverneur. »





« Santa María de Ostula fera référence pour deux raisons. La première, parce que le Manifeste d’Ostula y a été proclamé les 13 et 14 juin 2009. La seconde, parce que, deux semaines plus tard, des centaines de comuneros nahuas ont repris plus de sept cents hectares de propriété communale occupée illégalement par de puissants caciques métis (...).




Le Manifeste d’Ostula est un document d’une énorme transcendance historique, car il revendique le droit à l’autodéfense indigène. Il est rédigé avec le même ton et la même vigueur que les grandes proclamations du XIXe siècle contre la servitude. Ce n’est pas une déclaration d’une organisation politico-militaire clandestine. Il a été approuvé par des peuples et communautés indigènes de neuf États de la République dont les délégués assistèrent à la vingt-cinquième assemblée du Congrès national indigène dans la région Centre-Pacifique du Mexique. »




La Jornada, Mexico, 7 juillet 2009




Alèssi Dell’Umbria, auteur d’Histoire universelle de Marseille, de l’an mil à l’an deux mille (Agone, 2006) et de C’est de la racaille ? Eh bien, j’en suis ! (L’Échappée, 2006), a collaboré à différentes revues de critique sociale. Il vient de publier La Rage et la Révolte aux éditions Agone.








Vous pouvez acheter tous ces beaux textes dans diverses librairies et explorer leur catalogue d'oeuvres non hispaniques 




 ICI ou LA
Vous pouvez aussi retrouver cet éditeur  au Salon du livre libertaire
8-9 mai 2010 Espace des Blanc Manteaux 





En complément Lire:
 Ecoute Petit un texte de Marc Tomsin en hommage à Abel Paz 
 Plus sur les zapatistes du Chiapas




PROCHAIN ARTICLE
Recontre avec Passage du Nord-Ouest

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