Rue des Cascades
Rue des Cascades Marc Tomsin au Salon du livre 2010 Paris
Ici, à la Rue des Cascades éditions,
c’est en solitaire que Marc Tomsin, petit
éditeur parisien que je retrouve sous le chapiteau de l’Ile de France, publie
essais, témoignages et fictions à raison de quelques
titres par an. Il publie des textes singuliers qui lui sont chers comme si les
publier était un acte d’amour, comme pour les préserver de l’oubli, un don
qu’il nous fait, presque un acte militant.
A ces petits bijoux littéraires il ajoute un très grand soin quant à la
qualité de la fabrication et ses livres sentent bon l’encre des imprimeries de
tradition ancienne avec qui il travaille principalement, perpétuant ainsi ces Arts
du Livre, auxquels il appartient, avec ces jolis petits livres en format de
poche aux couvertures d’une conception exclusivement artistico- typographique.
Je l’entends
encore me dire ‘tu vois ce livre c’est un texte fabuleux, fondamental, je l’ai
lu quand j’étais jeune’ en parlant de Les
jeux de l’amour et du langage de Jérôme Peignot(2009) c’est pour ça que j’ai eu
envie de le publier et celui-ci c’est un
superbe roman sur Jules Bonnot En exil
chez les hommes de Malcolm Menzies (2007)ou celui à paraître de ce fils d’exilé
espagnol, Tomas Ibañez Fragments épars
pour un anarchisme sans dogmes. " Je crois que l’on peut faire confiance à cet
érudit qui se cache sous des airs desinvoltes, ami de ce situationiste
humaniste Raoul Vaneigem celui-là même qui
disait avec un sourire espiègle lorque je l’ai connu "on rasera tout…. sauf les cathédrales parce
qu’elles sont magnifiques !"
La collection
dédiée aux peuples du Mexique et d’Amérique, celle qui nous intéresse ici, se
nomme « Les Livres de la jungle » dont les jolies couvertures tout en
rouge et noir nous indiquent l’inspiration libertaire de ces pages, et une
approche différente de celle apportée communément à ces sujets.
En 2007 publication de :
Calendrier de la résistance du Sous-commandant insurgé Marcos 15 €
Avec cet humour tantôt ironique, tantôt
désabusé qui est le sien, sans pourtant jamais perdre de vue la terrible
gravité du sujet, Marcos nous convie donc à faire ensemble l’état des lieux
après la Marche de la couleur de la terre qui a tracé en 2001 une spirale de
San Cristobal de Las Casas à Mexico : Oaxaca, Puebla, Veracruz, Tlaxcala,
Guerrero… Onze États puis le District fédéral (Mexico) ont été auscultés par
cette « Fragile Armada » : la délégation zapatiste qui souleva
une immense mobilisation sociale et un espoir sans précédent pour les peuples
amérindiens.Ce Calendrier de la résistance,
écrit en février 2003, trouve sa conclusion dans un texte de juillet 2003,
« Chiapas : la treizième stèle », qui étudie une étape
essentielle de l’auto-organisation indienne, la création des Caracoles et des
Conseils de bon gouvernement.
Axe de la résistance L'autonomie zapatiste de
Raúl
Ornelas Bernal 9 €
Cet essai (écrit fin 2003 au Mexique et publié en
2004 en Argentine) de Raúl Ornelas Bernal éclaire et complète le Calendrier
de la résistance. Donnant au processus social en cours au Chiapas, du
soulèvement armé à la naissance des Caracoles, sa dimension historique dans la
perspective ouverte par le mouvement paysan insurgé makhnoviste d’Ukraine et
les collectivités agricoles d’Aragon, cette étude entreprend l’analyse de la
pratique des communautés zapatistes et en constitue, en une centaine de pages,
une excellente synthèse
Dans la dernière partie du livre,
« L’Autre Campagne : hypothèse plébéienne », l’auteur donne une
suite (écrite en avril 2007) à ses réflexions pour l’édition française de cet
essai. Il analyse, sans s’interdire la critique, la nouvelle stratégie
zapatiste hors du Chiapas, qui se met en place à partir de juin 2005, avec la
« Sixième Déclaration de la forêt Lacandone », et avec l’Autre
Campagne, mouvement social lancé par le « délégué Zéro » (Marcos) en
janvier 2006.
Raúl Ornelas Bernal, né le 29 avril 1962
à Mexico, a vécu cinq ans à Paris, où il a soutenu, en 2000, sa thèse de
doctorat en économie mondiale à l’université Paris-X Nanterre. Il est chercheur
en économie à l’Université nationale autonome de Mexico (UNAM).
En 2008 publication de:
Le rendez-vous de Vicam de Joani Hocquenghem 10 €
À l’appel des zapatistes du Chiapas, du Congrès indigène du
Mexique et de la communauté yaqui de Vícam se sont réunis pour s’écouter et se
connaître, du 11 au 14 octobre 2007, près de six cents femmes et hommes,
délégués de soixante-six peuples vivant dans douze pays du continent appelé
Amérique par ses conquérants.
Récits d’humiliation et d’exploitation, de résistance et de
rébellion, toutes d’émotion et de dignité, leurs paroles ouvrent un chemin
d’émancipation.
Joani Hocquenghem, né en 1949, a pris
activement part au mouvement de 1968 à Paris. Écrivain, cinéaste et traducteur
vivant au Mexique depuis 1975, il est l’auteur du Stade aztèque (Payot, 1994)
et le coréalisateur de La Fragile Armada, documentaire, tourné en 2001 du
Chiapas à Mexico, sur la Marche de la dignité indienne.
Témoin attentif et éclairé, il a recueilli pendant quatre
jours, transcrit et enfin traduit les paroles des délégués amérindiens réunis à
Vícam, dans le nord du Mexique, pour leur redonner vie et les inscrire dans la
longue histoire de ces peuples qui résistent et prennent leur destin en main.
La Commune d’Oaxaca. Chroniques et
considérations, de Georges Lapierre, précédé de Vive la Commune ! par Raoul Vaneigem 12 €
Dans le sud du Mexique, " à Oaxaca, la désobéissance civile est très près de
devenir un soulèvement populaire qui, loin de s’épuiser, grandit et se
radicalise jour après jour. Le mouvement a cessé d’être une lutte
traditionnelle de protestation et a commencé à se transformer en un embryon de
gouvernement alternatif. Les institutions gouvernementales locales sont des
coquilles qui se vident chaque jour plus de toute autorité, tandis que les
assemblées populaires deviennent des instances dont émane un nouveau mandat
politique. Les choses vont vite et l’exemple de la commune naissante d’Oaxaca
est loin de se circonscrire à sa localité ". (La Jornada,
25 juillet 2006.)
Georges Lapierre, auteur du Mythe
de la raison, arpente le Mexique depuis de longues années. Il a tenu
sur place, à chaud, cette chronique de la Commune d’Oaxaca. Son récit
s’accompagne de documents inédits, d’une chronologie et d’une réflexion sur la communalité
des peuples indiens qui irrigue le mouvement de transformation sociale jusqu’au
cœur de la ville.
Et le tout dernier paru en 2010
Échos du Mexique indien et
rebelle Alèssi Dell’Umbria Mars 2010 7 €
Deux brefs essais écrits à
l’automne 2009, « La guelaguetza d’Oaxaca » et « Les
terres communales de Santa María Ostula », suivis du « Manifeste
d’Ostula », proclamation en juin 2009 du Congrès national indigène du
Mexique.
« Dans la guelaguetza indigène, la reconnaissance
est fondée sur le caractère réciproque de l’offrande. Le don initial engage qui
le reçoit : et le respect de cet engagement établit la reconnaissance.
Dans la Guelaguetza gouvernementale, l’offrande n’appelle plus aucun don de
retour : elle est purement représentée, elle n’est pas offrande à un autre
mais à la foule anonyme des citoyens d’Oaxaca invitée par l’instance suprême,
le gouverneur. »
« Santa María de Ostula fera référence pour
deux raisons. La première, parce que le Manifeste d’Ostula y a été proclamé les
13 et 14 juin 2009. La seconde, parce que, deux semaines plus tard, des
centaines de comuneros
nahuas ont repris plus de sept cents hectares de propriété communale occupée
illégalement par de puissants caciques métis (...).
Le Manifeste d’Ostula est un document d’une énorme
transcendance historique, car il revendique le droit à l’autodéfense indigène.
Il est rédigé avec le même ton et la même vigueur que les grandes proclamations
du XIXe siècle contre la servitude. Ce n’est pas une
déclaration d’une organisation politico-militaire clandestine. Il a été
approuvé par des peuples et communautés indigènes de neuf États de la République
dont les délégués assistèrent à la vingt-cinquième assemblée du Congrès
national indigène dans la région Centre-Pacifique du Mexique. »
La
Jornada, Mexico,
7 juillet 2009
Alèssi Dell’Umbria, auteur
d’Histoire universelle de Marseille, de l’an mil à l’an deux mille
(Agone, 2006) et de C’est de la racaille ? Eh bien, j’en suis !
(L’Échappée, 2006), a collaboré à différentes revues de critique sociale. Il
vient de publier La Rage et la Révolte aux éditions Agone.
Vous pouvez acheter tous ces beaux textes dans diverses librairies et explorer leur catalogue d'oeuvres non hispaniques
Vous pouvez aussi retrouver cet éditeur au Salon du livre libertaire
8-9 mai 2010 Espace des Blanc Manteaux
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Recontre avec Passage du Nord-Ouest
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